Transports urbains : la Ville a-t-elle vraiment des leçons à donner ?
Communiqué de presse – Jeudi 17 Octobre 2013
Quel crédit donner à la parole d’une municipalité qui se dit « pionnière » dans les transports urbains quand des témoignages opposés nous remontent chaque jour du terrain ?
Il semble acquis que ce colloque relève plus de l’autocongratulation et de la communication que d’une véritable volonté de partage.
Prendre en compte la réalité du quotidien. Telle doit être la première priorité. Ce principe de réalité et donc de pragmatisme appelle à intégrer chaque mode de transport de façon optimale au sein d’une politique globale ambitieuse. Cette conscience partagée passe par une hiérarchisation claire des flux : personnes handicapées puis piétons, cyclistes, transports en commun, autopopartage et enfin transports individuels, le tout avec une articulation intelligente et sans attiser les conflits. Si nous soutenons le développement des modes de transports doux, nous pensons que celui-ci ne peut passer que par l’incitation et non la répression. Ainsi, ce n’est pas en empêchant l’accès au centre-ville des automobilistes que la municipalité socialiste encouragera l’usage du bus. Pour certains, la voiture n’est pas une option mais la condition première de leur bonne intégration dans la cité.
Pour les individus malades, les personnes âgées, handicapées, les parents devant conduite leurs enfants à l’école avant de se rendre au travail ou pour certaines activités professionnelles, elle est un facilitateur à ne pas ériger en danger public numéro 1.
Là où les Strasbourgeois attendent des solutions globales aux problèmes de circulation ou stationnement, synonymes d’activité économique pénalisée et de pollution aggravée, les réponses tardent à venir. La municipalité semble agir par à- coups, sans vue d’ensemble. Ainsi, le réseau de tramway, premier facteur de désenclavement des quartiers éloignés du centre-ville a connu sa plus faible extension depuis plus de 20 ans. De même, l’entêtement du Maire à installer un tram sur pneu à Koenigshoffen avant une rétractation salutaire au profit du tram sur fer aura fait, hélas, retarder le démarrage des travaux de plusieurs années. Il en va de même pour la politique anti-stationnement et anti-voitures menée mois après mois, année après année, avec les suppressions régulières de parkings et la « redevance pour services rendus » chère au Maire actuel.
Il est nécessaire de structurer la réflexion autour da la vision d’un espace partagé et non segmenté. Cette vision passe par la sensibilisation de chacun aux circonstances spécifiques des différents espaces de vie : route, piste cyclable, trottoir. Il s’agira ainsi de responsabiliser et non contraindre, la Ville ne devant pas compliquer la vie des individus mais bien la faciliter. Une Ville qui simplifie la vie de ses habitants : voilà une priorité ! Des actions peuvent être menées en ce sens : accroître les offres de transports en communs la nuit, promouvoir l’autopartage, rendre la ville pus accessible aux personnes à mobilité réduite, faciliter le recherche de places de stationnement pour les automobilistes…
Nous sommes tous, selon les moments, piétons, cyclistes, automobilistes ou usagers des transports en communs. Il appartient donc à la Ville d’intégrer au mieux cette réalité !
Fabienne Keller
Conseillère municipale
et communautaire de
Strasbourg
Sénatrice du Bas-Rhin