Avec nos armes.
Au fur et à mesure que le temps s’égraine, l’horreur prend encore une dimension supplémentaire. Derrière l’effroyable bilan macabre qui ne cesse de s’alourdir, des visages sortent peu à peu de l’anonymat. Autant de destins fracassés pour une guerre qui n’était pas la leur, pour avoir bu un verre en terrasse, vu un match de foot ou écouté un concert de rock.
Ils s’appelaient Simon, Sven, Lola ou encore Quentin. Ils étaient Parisiens, Bretons, Alsaciens, Mosellans, Anglais, Espagnols ou Tunisiens. Décidément, la lâcheté des terroristes n’observe aucune frontière, pourvu que les victimes soient innocentes et sans défense.
Dans ces moments d’effrois, et de doutes parfois, notre message doit être celui du rassemblement. Le Président de la République a rendu ce lundi un hommage solennel en l’honneur des victimes des attentats. Je ne peux que confirmer mon profond attachement à notre unité républicaine. L’heure n’est pas à la controverse politique. L’heure est à l’action pour protéger nos concitoyens et combattre les extrémismes.
Au moment où l’inhumanité se révèle avec autant de force au cœur même de la patrie des Droits de l’Homme, nous savons que les balles des terroristes n’ont pas seulement visé des femmes et des hommes. Ces balles ont visé nos valeurs. Ces valeurs portées par Strasbourg, siège de la Cour européenne des Droits de l’Homme et portées par la France. Notre mode de vie, notre amour de la musique, des terrasses de café, du vivre ensemble. Nous sommes un concentré de ce qu’ils détestent.
Toutefois il y a de l’espoir dans ce combat acharné, car nous ne sommes pas seulement l’antithèse de ce qu’ils veulent imposer au monde. Nous en sommes également l’antidote.
Si les terroristes cherchent à nous diviser, nous démontrernos notre capacité à nous rassembler, quelle que soit notre religion, quelle que soit notre origine ou notre horizon.
Si les terroristes cherchent à nous terroriser, nous continuerons à vivre et profiter de la vie, aller au cinéma, aux concerts ou encore au marché de Noël.
Si les terroristes souhaitent nous faire douter, nous montrerons notre force de conviction, notre capacité à transformer les verbes en actions, à montrer que nos démocraties sont plus puissantes que leur tyrannie.
Ces démocraties où des centaines de drapeaux tricolores ont été brandis et affichés en Europe, au Canada, en Israël, aux Etats-Unis et dans bien d’autres pays. Ces démocraties qui, au moment où l’on se sent le plus vulnérables, se tiennent à nos côtés dans l’adversité. Nos amis anglais, dont on connaît le goût pour le « french bashing », seront plus de 80 000 ce soir à Wembley pour chanter la Marseillaise. Il faut dire que si les vrais amis se moquent gentiment de nous quand tout va bien, ils sont toujours là quand tout va mal.
Une nouvelle guerre commence. Tandis que l’armée s’emploiera à détruire les islamistes en Syrie avec ses bombes, nous mènerons la guerre aux islamistes avec nos propres armes.
Nous sommes la France et nous continuerons à vivre pleinement cette vie à la française que l’on aime tant.
Nous sommes la France, et nous portons en nous même l’antithèse et antidote de l’islamisme.
Nous sommes la France, et nous sommes cette Marianne qui continuera de profiter d’une terrasse avec un verre à la main et du rock plein les oreilles.