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Compte rendu de mon déplacement en Inde : Première journée

9 février 2012 Aucun commentaire

Visite de l’Hopital « Rajan Babu Institut for Pulmonary Medecine, and Tuberculosis » dirige par le Docteur J.N. Banavaliker.

Nous visitons un hôpital de 1150 lits, qui traite la tuberculose et les maladies infectieuses pulmonaires.

Sur les 1,9 millions de cas de tuberculose diagnostiqués chaque année, 68% sont contagieux. C’est le drame de cette infection qui se transmet par l’air (en cas d’éternuement ou de toux) et prospère  rapidement dans des environnements de bidonvilles ou de malnutrition.

Le docteur nous présente le système « DOTS », organisation mise en place par l’Etat Indien pour soigner les malades.

Le défi est en effet que, au-delà de la période de crise de quatre à six semaines, les malades tendent à cesser le traitement au-delà, car les symptômes s’estompent. Des résistances aux médicaments se créent alors à ce moment.

Des relais ont été organisés sur le terrain, pour suivre l’administration des médicaments (pris devant un agent de Santé). Ce programme, développé depuis 1997, aurait permis d’atteindre une population complémentaire de 400 millions d’indiens (en complément des bénéficiaires du système de santé existant, public et privé).

Le docteur nous présente les dispositifs mis en place pour les personnes atteintes de tuberculose multi-résistante. La moitié des cas de la planète surviennent en Chine et en Inde.

Le traitement est plus long, plus coûteux. S’il représente 10 000 roupies pour une tuberculose, il coûte 200 000 roupies pour la forme multi résistante (résistante à quatre ou cinq médicaments différents) et 2000 roupies par jour pour les formes ultra résistantes. Pour avoir à l’esprit un ordre d’idée, notons qu’une infirmière est payée entre 35000 et 50000 roupies par mois. Les médicaments sont distribués gratuitement dans le système public de santé.

Nous évoquons ensuite la difficulté de traiter les enfants et les problèmes spécifiques de la contamination croisée VIH/tuberculose.

Rencontre avec l’ “International Union Against Tuberculosis and Lung Disease”

C’est une ONG, créée en France en 1920, à partir d’une volonté de scientifiques d’œuvrer ensemble.

Leur action depuis 15 ans, sur la tuberculose vise à former la « Société Civile » du pays, en complément des réseaux de soin existants. Il s’agit de repérer et sensibiliser les populations sur la maladie et ses signes cliniques.

Toujours dans le but d’éviter autant que possible le temps ou le malade est dans sa phase contagieuse et transmet la maladie à ses proches. 20 000 réunions de terrain, la formation de 9000 professionnels relais de terrain, nommés « Health care providers », 900 ONG – des églises, groupes et mouvements de jeunes, groupes tribaux, associations sportives…- mobilisées, 240 districts pour la tuberculose organisés pour être au plus près des malades.

Une action structurée, progressive, robuste. Elle a été largement financée par le Fond mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme.

Ce fond est aujourd’hui fragilisé par le retrait de plusieurs financeurs, même sila Franceassure tous ses engagements, et en est le deuxième payeur avec 340 millions d’euros par an.

L’Inde, pays émergent, est de moins en moins tributaire du fonds, sa structure médicale étant maitrisée par l’Etat. Par ailleurs, l’Inde comprend 300 facultés de médecine. De nombreux jeunes médecins formés en Inde migrent vers les pays anglophones (Etats Unis, Grande Bretagne, Canada, Afrique du Sud).

Les rencontres et visites se poursuivent…

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