Monsieur le maire de Strasbourg,

Le 7 avril prochain, les Alsaciens seront appelés aux urnes pour décider de l’avenir de leur territoire dans le cadre du référendum local sur la collectivité territoriale d’Alsace.

Il s’agit d’un choix historique et il est naturel que le débat s’installe et que les avis divergent entre ceux qui souhaitent le changement et ceux qui le craignent.

De nombreuses voix, du PS (y compris national et certains membres du gouvernement) jusqu’à l’UMP en passant par les Verts ou l’UDI, se sont prononcées en faveur de ce projet tandis que certains cadres du PS et du FN préfèrent le refuser.

Aussi étrange que cela puisse paraître, l’ensemble de ces défenseurs du « oui » ou du « non » ont un point commun : celui d’avoir le courage de défendre leur conviction et d’assumer leur opinion face à l’ensemble de nos concitoyens. Ils font vivre le débat.

À côté de cette grande famille du courage des idées, se trouve le camp des « ni oui, ni non ». C’est la position à laquelle, Monsieur le maire, vous semblez avoir décidé de vous ranger pour le moment.

A deux semaines du scrutin, je souhaiterais mieux comprendre la conviction profonde qui vous anime car personne ne comprendrait que le premier magistrat de la capitale d’Alsace et du futur siège de la collectivité unique ne se prononce pas clairement sur un projet aussi fondamental.

Je vous invite ainsi à prendre une décision. Mais une décision qui serait prise en homme « libre », en conscience.

Chacun sait que la fédération PS du Bas-Rhin a appelé à voter contre le projet d’une Alsace unie et qu’une pression s’exerce sur vous. Toutefois, je suis persuadée qu’il est du devoir des responsables politiques de prendre des décisions en leur âme et conscience, sans a priori partisan.

Une parole claireet engagée

Monsieur le Maire, même si nous ne sommes pas de la même obédience politique, il n’y a aucun déshonneur à avancer ensemble dès lors que nous poursuivons les mêmes buts. Comme je vous soutiens dans la défense du siège du Parlement à Strasbourg et salue le projet d’eurométropole, je vous propose de soutenir ensemble un destin commun et partagé pour l’Alsace.

Nous avons l’opportunité de créer une Alsace plus forte et une eurométropole forte : c’est une véritable chance. Nous devons la saisir.

Vous restez, selon vos propres mots, « un électeur à convaincre ». Toutefois, vous êtes également maire de Strasbourg et sénateur du Bas-Rhin. Lorsque l’on a l’honneur d’occuper de telle responsabilité, prendre position sur un tel sujet ne relève pas de l’« envie », mais du « devoir ». Celui d’avoir une parole claire et engagée. Une parole qui éclaire les choix de nos concitoyens.

Ce projet pour l’Alsace unie est une première étape de cette modernisation de nos collectivités. Je vous propose de vous associer à toutes celles et ceux qui soutiennent la construction de ce projet collectif. Monsieur Ries, l’Alsace et Strasbourg méritent votre « oui » !

F.K.