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Rythmes scolaires : mettre fin à l’absence d’information et de préparation

20 octobre 2013 Aucun commentaire

imageCONSEIL MUNICIPAL DU 21 OCTOBRE 2013

Interpellation de Madame Fabienne KELLER :

GROUPE STRASBOURG AU CENTRE – UMP, UDI ET INDEPENDANTS

Monsieur le Maire,

Le 21 mars dernier vous annonciez que Strasbourg n’appliquerai la réforme des rythmes scolaires qu’à la rentrée de l’année scolaire 2014/2015. Cette décision avait été rendue inéluctable par plusieurs mois d’absence d’un véritable travail d’écoute et de concertation en amont et par une sorte d’appréhension face au mécontentement de nos concitoyens sur les contours que prenait la réforme.

Après un mouvement social, lancé par le corps enseignant pour alerter sur la réforme en février, ayant impacté 15.000 élèves du primaire et 106 écoles sur 114, après plusieurs appels de l’opposition municipale dès le 23 janvier 2013, vous avez fini par concéder dans la précipitation une concertation. Ou plutôt une parodie de concertation, à 15 jours de la date limite pour rendre votre décision et avec 3 réunions organisées à la va vite pour 114 écoles, soit 1 réunion pour 38 établissements en moyenne. De la concertation de masse et du dernier instant, là où le dialogue de proximité, école par école, et dans la durée, dès l’automne 2012 aurait été nécessaire.

Oui votre décision du 21 mars n’était pas le fruit d’une réflexion en amont, sereine et ouverte avec l’ensemble des parents d’élèves, des enseignants, des directeurs d’écoles et acteurs socioéducatifs. Elle était bien le résultat inévitable d’un refus d’une véritable consultation et d’un travail collectif sur les enjeux, les défis, les contraintes et les conséquences de la réforme.

Depuis le 21 mars : rien ! Les parents se retrouvent à nouveau incrédules et inquiets face à votre silence et à votre attentisme. Pourtant, en observant la situation des villes françaises qui appliquent déjà la réforme depuis ce mois de septembre 2013, on comprend rapidement qu’il ne faut pas tarder avant de se mettre au travail pour préparer cette réforme. Réforme dont la structure même semble déjà défaillante. A Crillon la mairie fait marche arrière, à Paris des élèves se retrouvent à tourner en rond dans des cours pendants 1h30 faute d’ateliers et l’hebdomadaire LE POINT de titrer « Rythmes scolaires : voyage en absurdie » le 7 octobre dernier. Sans parler des problèmes de financement non anticipés, qui conduisent le Gouvernement à prolonger en 2014 le fond d’amorce, sans savoir combien la réforme coûtera réellement au final.

Par votre gestion de ce dossier vous ajoutez de l’incertitude à l’incertitude et de l’inquiétude à l’inquiétude. Il vous est plus aisé de simuler la concertation ou l’action dans les projets urbains où vous convoquez papier glacé, maquettes et vidéos 3D à grands frais. Il est plus dur de faire illusion et de donner l’impression d’un travail de fond, en proximité et finesse, collectif et sur la durée sur un sujet aussi essentiel que celui de l’éducation des petits strasbourgeois et de leur équilibre. C’est la question de l’égalité de l’ensemble des élèves face au service public de l’éducation qui se pose. Il est urgent
d’agir pour éviter qu’au bancal de la réforme se rajoute le chaos de l’impréparation. A toutes ces questions il faut apporter des réponses construire dans la proximité avec les principaux intéressés.

De plus tant de questions restent ouvertes et n’ont pas fait l’objet d’une réflexion commune avec les acteurs éducatifs et les Strasbourgeois : le temps périscolaire sera-t-il défini à l’échelle de la ville ou des quartiers ? Quel sera son contenu ? Qu’adviendra-t-il du soutien scolaire ? Le temps périscolaire s’exercera-t-il en prolongement de la pause déjeuner ou à la fin des cours ? Sera-t-il obligatoire d’être inscrit à la cantine pour bénéficier du périscolaire de la pause méridienne ? La demi-journée de cours supplémentaire sera-t-elle instituée le mercredi ou le samedi matin ? Comment seront recrutés les animateurs périscolaires ? Comment les inciter à accepter des temps d’activité aussi courts et fractionnés ? Quel sera le coût de la réforme pour la collectivité. ? Que feront les enseignants dont les classes seront utilisées pendant le temps périscolaire ? La réforme ne conduira-t-elle pas à une rupture d’égalité d’une école à l’autre en termes de service rendu aux élèves ?… Cette réforme on le voit a un impact sur le biorythme des enfants, mais aussi sur la vie des familles.

C’est pourquoi dès le 3 septembre dernier, par voie de presse, nous vous avons appelé à faire de cette réforme un outil construit collectivement et dans l’intérêt de tous. Nous vous demandons de mettre en place dès à présent des groupes de travail ouverts dans chaque école de Strasbourg, à mener des consultations auprès des acteurs du périscolaire, à consulter les chefs d’établissement et à organiser d’ici le début 2014 des assises de l’Ecole à Strasbourg. Nous vous invitons également à observer et suivre avec attention l’application de la réforme auprès de vos homologues ayant fait le choix de la rentrée 2013, afin de corriger au maximum en amont les erreurs des autres villes, pour les enfants de
Strasbourg.

Je vous remercie par avance des informations et du calendrier que vous donnerez et des engagements que vous pourrez prendre afin d’offrir aux petits Strasbourgeois et à leurs familles la meilleure visibilité et préparation en amont de la rentrée 2014.

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