Nous partageons tous l’objectif de développement de l’usage des transports doux et collectifs mais celui-ci doit se faire d’une façon incitative et pragmatique. L’enjeu premier est de permettre la meilleure cohabitation des différents modes de déplacement et surtout de permettre à la ville d’être irriguée, de respirer, de vivre, de se développer. Notre agglomération doit être accessible et permettre à tous de s’y épanouir et d’y entreprendre. C’est pourquoi nous regrettons que le sujet du GCO et du stationnement soient appréhendés par la municipalité avec dogmatisme et non pragmatisme.

Le dogmatisme pousse à refuser le GCO là où le pragmatisme l’appelle.

Le GCO est un équipement indispensable à l’accessibilité et à l’attractivité de notre agglomération. A l’heure de la crise, sa réalisation serait génératrice d’emplois et permettrait d’éviter l’asphyxie pour nombre de nos entreprises. Mais au-delà, il permettrait de mettre fin à la situation inique qu’est celle de la traversée de la ville et de zones densément peuplées chaque jour par des milliers de camions qui exposent les riverains de l’A35 à un niveau de pollution de l’air des plus élevés et également à des risques importants en cas d’accident d’un poids lourd transportant des matières dangereuses. Nous avons appris hier par la presse que le rapport des deux inspecteurs du Conseil général de l’environnement et du développement durable promis pour le mois de mai, ne serait finalement rendu au Ministre des Transports qu’à la mi-septembre. Nous avons également été surpris d’apprendre qu’après leurs rencontres avec le Maire, le Président de la CUS, les inspecteurs ont passé hier plus de 3 heures avec des élus écologistes alors que les élus d’opposition à la Ville de Strasbourg n’ont pas été entendus pour défendre leur point de vue.

Le dogmatisme pousse à assommer les conducteurs là où le pragmatisme appelle à des règles justes et équilibrées

Depuis 2008 la municipalité ne cesse de réduire l’offre de stationnement et d’en durcir les règles. Le mandat qui s’achève aura connu la plus faible extension du réseau de tramway. Développer l’offre de transports en commun aurait été plus efficace que de chercher constamment à punir et compliquer le quotidien de ceux qui sont contraints d’utiliser leur voiture dans leur vie personnelle ou professionnelle. La proposition législative de Roland RIES n’aura pour seule conséquence que de faire tomber les barrières pour offrir à la municipalité un nouvel outil de ponction sur les ressources des ménages, des artisans, des commerçants, des entrepreneurs qui essaient de s’en sortir dans la crise. Ce nouveau système ne sera pas facteur de
simplification mais bien d’augmentation des prélèvements sur le pouvoir d’achat de nos concitoyens. Le système de redevance proposé n’est pas une solution mais un nouvel impôt déguisé.

Face à la crise, face aux pertes d’emplois dans notre agglomération il est urgent d’agir ! Plutôt que d’entraver l’activité par idéologie, il convient de contribuer à créer du travail et de la croissance avec un sens des réalités. C’est pourquoi nous appelons à la réalisation du GCO dans les meilleurs délais, à l’achèvement de la LGV Rhin-Rhône, à la création d’une offre de stationnement en compensation des centaines de places supprimées depuis 2008, à la mise en place d’une politique de stationnement raisonnée notamment pour les personnes en situation de handicap, les artisans, les commerçants de proximité…

Le rôle de la municipalité est d’organiser la vie de la cité, pas de l’empêcher !